Pour un homme d'état, le fait d'avoir une statue à son effigie est un gage de notoriété posthume. Cependant, l'accomplissement d'un tel ouvrage constitue un exercice de plus périlleux qu'il n'y parait. En effet, si la sculpture n'est pas à tout point de vue réussie, elle risque de s'attirer les railleries du public, donc de ternir l'image du grand homme.
En ce domaine, Léon Blum aura eu bien de la chance : c'est au talentueux peintre et sculpteur Philippe Garel, que fut confiée, au début des années 1980, la réalisation d'un monument en son hommage.
Devant la mairie du XIe arrondissement de Paris, sur la place qui porte son nom, la haute silhouette du dirigeant socialiste se dresse, pleine de vie. Avec toute sa virtuosité, le sculpteur unit dans une même œuvre la spontanéité d'une ébauche à la maîtrise technique que nécessite toute sculpture monumentale.
Ici, Léon Blum semble faire face au souffle de l'Histoire. Après la brise joyeuse du Front populaire, se lèvent les vents mauvais du fascisme et de la guerre.
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